dimanche 30 septembre 2007

"Un amour insensé", roman de Junichirô Tanizaki, 1924

L'éditeur trouve des ressemblances entre le héros et Arnolphe ou Pygmalion moi il me rappelle Humbert Humbert de "Lolita".
Leurs démarches sont différentes mais ils sont tout deux obsédés par des jeunes filles qui leur font perdre la raison.
Leurs charmes plein de fraîcheur machiavélique les envoûtent sans possible retour.
Jôji est un honnête citoyen japonais à la vie terne.
Lorsqu'il rencontre Naomi, une belle jeune fille de basse condition, il met en place un projet hasardeux pour sortir de cette vie insipide.
Il prend Naomi en charge afin d'en faire une épouse éblouissante que tous lui envieront.
La nymphette l'entraîne à goûter aux plaisirs occidentaux, introduits depuis la guerre et qui se veulent la pointe de la modernité.
Sa vie s'agite dans tous les sens, certes, mais ne va pas dans la direction envisagée.
C'est avec lucidité que Jôji voit Naomi devenir médiocre et vénale sans pour autant arriver à se détacher d'elle.

"Un amour insensé" me laisse comme une empreinte de : fatalité.
Fatalité, car pour vivre son amour tourbillonnant Jôji doit accepter de perdre son intégrité.
Jôji a écarté l'ennui de sa vie mais l'harmonie en est désormais banni.

lundi 24 septembre 2007

"Il était une fois un droshky", roman de J. Charyn, 1964

Dans un quartier populaire de New-York des retraités hauts-en-couleurs se rejoignent à la cafétéria de Schlimmel pour manger du bortsch et écouter les contes de Pincus.
Pas un sou en poche mais plein de vie, leur expulsion d'un immeuble délabré va donné lieu aux intrigues et aux coups fourrés.
Des personnages pétris de défauts mais le coeur en bannière et la langue agile.
Ce roman est le premier de Charyn où se remarque déjà son univers à la fantaisie virevoltante.

"Il était une fois un droshky" m'a laissé comme une empreinte de : joie de vivre.
Ces personnes âgées dans des situations précaires ne s'accrochent pas à la morale comme à une bouée mais suivent les valeurs du coeur.
J'ai été touchée par ces personnages et leur solidarité.
Leurs manières roublardes de régler les problèmes font plus que sourire.

Précisions.

Pour des raisons légales, je vais devoir prochainement enlever du blog les photos de Lodge et Djian. Dommage.
Au niveau des dates d'édition en intitulé, je mets toujours celle de la première.
Par exemple pour un roman sorti en français cette année, l'édition originale peut être beaucoup plus ancienne et c'est cette date que j'inscris.
Je vais essayer de parler davantage de l'actualité littéraire bien qu'il y ai beaucoup à redécouvrir dans ce qui est plus ancien.
Il y a notamment une lecture qui m'a fortement impressionnée, il s'agit du "Carnet d'or" de Doris Lessing.
Roman dense, passionnant sur les différents aspects de la vie d'une femme "émancipée" des années 1970.
A découvrir d'urgence.
Bonne lecture à tous.
A bientôt sur Zone Livre.

lundi 17 septembre 2007

"Les chutes", roman de J. C. Oates, 2004

A 29 ans Ariah apparaît comme une vielle fille sans histoires.
Raisonnable elle se marie avec un jeune pasteur terne.
Lors de leur voyage de noce aux chutes du Niagara le charme maléfique du lieu fait ressurgir les vieux démons du jeune mari qui se suicide.
Le drame et le séjour près des chutes semble réveiller en Ariah un tempérament instable et passionné.
Passionné, comme l'amour qu'elle vivra avec son second mari, le séduisant et brillant avocat Dirk Burnaby.
Au coeur d'une région où d'expansion industrielle empoisonne peu à peu les habitants, un nouveau drame la frappe.
Mère border-line et implacable, ce sera à ses enfants de fouiller dans le passé pour exorciser le sort qui s'acharne sur la famille.


"Les chutes" me laisse comme une empreinte de fureur.
Les chutes dont le vrombissement, tel un dieu paÏen, semble déchaîner des passions furieuses chez les riverains.
Fureur aussi dans la vie qui donne et reprend.
Et dont les blessures mettent un temps infini à cicatriser.
Mais j'ai été touché par les passions des personnages, ils les vivent en ébullition, les ressentant au plus profond d'eux-mêmes et sacrifiant tout à cette sensation.

Reprise de Zone Livre.

Zone Livre, c'est reparti.
Désolée pour cette interruption causée par des problèmes de matériel informatique...
Pour me faire pardonner, j'ai mis sur le blog des photos de mes rencontres avec deux de mes auteurs préférés , David Lodge et Philippe Djian.
J'en profite pour remercier les organisateurs du "Marathon des mots".
Ce festival m'a fait flotter sur un nuage pendant une semaine.
ça se passe en juin dans la ville rose et beaucoup de manifestations sont gratuites (Je vous le recommande.)

Passons au blog, grâce aux nouvelles fonctionnalités de blogger, je l'ai un peu relooké (il était trop rose au goût de certains...)
Suite au commentaire d'une lectrice, je me suis rendu compte que mes "résumés" étaient trop impersonnels.
Je ne suis pas critique mais j'enrichirai le topo de mon ressenti sur l'ouvrage.
Il sera amorcé de la façon suivante, "titre" m'a laissé comme une empreinte de "émotion dominante que m'a donné le livre".
Je développerai cette émotion suivant la source d'inspiration.

Les critiques comme les encouragements sont les bienvenus.
Mais surtout n'hésitez pas à vous exprimez à travers les commentaires.
Bonne lecture.