mardi 25 mars 2008

Un tueur sur la route, polar de James Ellroy, 1989

Dans ce roman de commande, Ellroy nous livre une autobiographie fictive d’un tueur en série, Martin Michael Plunkett.


En se glissant dans la tête du serial killer, on découvre l’humanité au creux de la monstruosité. La psychose qui se construit autour des traumatismes de l’enfance et de l’insertion sociale manquée. Les hallucinations et délires récurrents qui amènent Plunket à tuer.
L’effroi nous saisit devant son plaisir d'assassiner, son absence de scrupules et son talent à brouiller les pistes.

Des coupures de presse rapportant ses meurtres s’opposent au récit subjectif du criminel.

On voit aussi le FBI s’organiser face à l’émergence de ces tueurs multirécidivistes.

L’auteur a gagné son pari avec cette approche risquée : se mettre dans la peau d’un serial killer.
Il propose une vision intéressante de ces monstres et contribue à les démystifier.

J’ai tenté de m’attaquer ensuite à la série d’Ellroy sur Los Angeles («Le dahlia noir », « L.A. Confidential »…).
Impossible d’y rentrer. Ce sont des romans où le style est intéressant mais fastidieux à lire.

mercredi 5 mars 2008

Le dernier espion, polar de Leif Davidsen, 1991

Leif Davidsen est né au Danemark.
Il a été grand reporter et correspondant à l'étranger.
Aujourd'hui, spécialiste des pays de l'est, il fait des émissions documentaires, donne des conférences et publie des romans policiers très populaires en Scandinavie.

Tom Gubrowski, agent de la brigade des stup' danoise a trouvé une harmonie toute asiatique en thaÏlande où il a été nommé.
Sa supérieure et amie vient le trouver pour qu'il rentre au pays.
Elle souhaite qu'il découvre l'identité d'un agent double russe.
Il va donc tenter de démasquer le dernier des espions du G.R.U. (service de renseignements de l'Armée Rouge).
Tout le passé de Tom et de ses amis de jeunesse remonte à la surface. Le bilan n'est pas triste...

Ce polar qui a pour cadre la fin de l'ère communiste fait un bilan amer.
Le vent d'espoir qu'avait soulevé l'émergence de cette idéologie est retombé comme un soufflé.
Et malgré la chute du mur de Berlin, les peuples de l'est survivent toujours dans le dénuement.

Isaac le mystérieux, polar de J. Charyn, 1978

J'ai découvert le personnage d'Isaac Sidel dans "Marilyn la dingue".
"Isaac le mystérieux" est le quatrième tome des pérégrinations de ce flic atypique.

Le premier adjoint du commissaire principal a aujourd'hui tout d'un sans domicile fixe.
Il ressemble à un vieillard égaré.
Son fidèle assistant zyeux-bleus est mort par sa faute.
Depuis un mal insidieux lui ronge les entrailles.

Les femmes restent au centre de sa vie.
En souhaitant protéger une racoleuse, Isaac s'embarque dans une grosse affaire où les politiciens, le marché local de la prostitution et la mafia irlandaise sont mêlés (et emmêlés).

On rencontre dans ce polar : un roi captif, une princesse marquée au fer rouge, un premier adjoint qui hante son ancien QG en ruine.
Et un ver qui ronge sans cesse son solitaire.

Moment divertissant !

samedi 1 mars 2008

Kafka sur le rivage, roman de Haruki Murakami, 2003

Kafka a 15 ans, il est l'adolescent "le plus fort du monde" et décide de fuguer. Une fugue comme une quête pour se trouver.
Nakata, simplet, a 60 ans et lui aussi .est dans l'urgence d'accomplir sa quête.
C'est deux personnages semblent liés, mais par quoi?
La superbe bibliothèque privée Komura, peut-être...
Entre poésie et fantastique vous trouverez dans ce roman : des hommes qui parlent avec des chats, vous serez éberlué par une pluie de sardines, vous vous enfoncerez dans une forêt en dehors de l'espace temps.
Dans "Kafka sur le rivage" les livres ont une place importante et sont toujours matière à réflexion.

Cette oeuvre est un moment de grâce !

Le serpent de Sydney, polar de Michael Larsen, 1997

Le roman policier étranger est encore une fois à l'honneur dans Zone Livre. J'ai vraiment plaisir à découvrir de nouveaux horizons avec des polars où le suspense reste au rendez-vous.

Annika est médecin dans un hôpital de Sydney. Elle est spécialiste dans le traitement des morsures de serpent.
En quelques jours, elle voit ressusciter une jeune femme mordue mortellement, son meilleur ami mourir et reçoit anonymement d'étranges scanners de cerveaux.
Elle va alors mettre tout en oeuvre pour découvrir quel est le lien entre ces trois événements.

Dans cette intrigue, on en apprend beaucoup sur les serpents ; ceux d'Australie comptant parmi les plus venimeux. Si vous êtes sensible à cet animal, vous serez comblé !
Le personnage d'Annika nous livre également une réflexion sur les théories scientifiques et leurs évolutions. Je ne connais rien aux sciences mais l'approche qu'en fait ce livre est très intéressante (même si je n'ai pas saisie certains passages).

Un peu plus loin sur la droite, polar de F. Vargas, 1996

Louis Kelhweiler, ancien flic viré par le ministère, observe Paris depuis "ses bancs", à l'affût de ce qui se trame de pas net. A côté du banc 102, il trouve un bout d'os suspect.
Aidé par Marc Vandoosler, un médiéviste, il va chercher dans le nord-ouest la propriétaire de sa trouvaille.
Comment partir d'un os découvert à Paris et aboutir à une arrestation en Bretagne? Il n'y a que Kelhweiler pour gérer ce genre d'affaire.
Au coeur de l'histoire, je retiendrai la théorie de Kehlweiler.
La main droite représente l'intelligence et la maîtrise de l'homme.
La main gauche symbolise ses doutes et "ses cafouillis".
Son idée est qu'il ne faut pas se tenir trop penché vers la droite au risque de se sentir infaillible et de devenir impitoyable.
L'âme humaine a besoin du doute qui lui sert de jambe droite et l'empêche de se perdre en route.

Abandons, recueil de nouvelles de Kawakami Hiromi, 1999

Rarement mes lectures se portent vers les nouvelles. Ma préférence va aux romans où l'on peut s'engouffrer plus longtemps. J'avais peur que les nouvelles me laissent sur ma faim.

Après "Les années douces" j'étais assez pressée de découvrir d'autres ouvrages de Kawakami. Le seul disponible à la bibliothèque était ce recueil, alors je me suis lancée.

Le choix du recueil permet à l'auteure d'offrir un panorama personnel sur l'abandon de l'amour ; où l'on se perd, où l'on se trouve.
Pour chaque couple l'alchimie est unique et défie souvent la raison : quête de la fusion, passion fatale, sadomasochisme.

Ce livre est bon mais je ne supporte plus les intrigues centrées sur l'amour. Le lire de façon différente à travers un recueil et la plume très agréable de l'auteure m'ont permis d'aller jusqu'au bout.

ROMANCIERS, NE PARLEZ PAS QUE D'AMOUR !!!
(il existe tellement de sujets qui n'ont pas été rabattu)

Les dimanches de M. Ushioda, roman de Yasushi Inoué, 1970

(Pour continuer à fêter l'anniversaire de Zone Livre, je vais mettre plusieurs résumés de romans.)


Monsieur Ushioda est à 57 ans président d'une grande société japonaise. Il souhaiterai un peu de tranquillité le dimanche mais ces obligations sociales l'en empêchent. Il devient las de ne consacrer a vie qu'à ses devoirs.

En écrivant un banal article sur les keyakis (arbres) sa vie prend un tournant inattendu.
La crise existentielle de ce quinquagénaire est contée avec humour et légèreté.

On a la sensation de participer avec le personnage aux excursions dans la campagne japonaise (comme si l'on y était !).

La critique de la modernité par les anciens est tournée elle aussi avec drôlerie.

"Les dimanches de Monsieur Ushioda" me laisse comme une empreinte de : légèreté.
Par le ton de l'auteur et l'évolution du roman.
Chaque roman d'Inoué me ravit. Un bonheur assuré !

1 an de Zone Livre : Chemin d'une lectrice.





















Je vais vous faire part dans cet article de ma rencontre avec la lecture. Comment ce rapport a évolué et ce qu'il m'a apporté. J'agrémente de quelques clichés kitschs de mon cru (très marrants à bricoler.)
Allons-y !

Les mots écrits sont venus à moi comme une révélation. Ils vous immergent dans mille vies, milles situations, mille lieux. C'est ma fenêtre sur le monde. La réalité me paraît terrifiante mais les livres m'aident à l'apprivoiser.

J'ai longtemps erré dans la lecture. J'empruntais des romans au hasard dans les bibliothèques. J'engloutissais bon et médiocre sans faire de différence. L'essentiel était que j'ai ma dose de mots chaque jour. Aussitôt l'ouvrage refermé, j'oubliais tout.

J'ai toujours aimé m'isoler de la réalité pour plonger dans des histoires fantasques. Mais les heures volées au quotidien pour lire ne sont pas qu'un moyen de rêver. En lisant je tente de comprendre le fonctionement des choses mais je cherche aussi qui je suis. Et je trouve entre les lignes celle que je veux être (lentement mais sûrement).

Lire c'est également ce moment de grâce où on referme un livre qui nous a percuté. On tremble presque de toute cette histoire qui bouillonne en nous quelques instants. Comment ne pas oublier ce qui nous bouleverse dans un roman? J'ai commencé par écrire mes impressions de lecture et peu après je les diffusais dans Zone Livre. Depuis, le site suit son chemin.

Ce blog m'a motivé pour découvrir et faire découvrir de nouveaux auteurs. D'ailleurs internet est une source d'informations géniale à ce niveau. Aujourd'hui j'arrive à lire une majorité de bons romans et à en conserver une trace grâce à ces résumés. C'est déjà beaucoup. Mais si j'arrivai à donner envie aux gens de lire ces oeuvres, ce serait encore mieux.